A feuillage argenté, vert, rouge panaché, quelle que soit sa couleur, la sauge est une plante aromatique très décorative. Ce petit arbrisseau nain de 50 à 60 cm forme un massif net, de feuillage à forte odeur qui convient aussi bien en plante solitaire que dans un carré d'herbes. Douce et très veloutée au toucher, la sauge dégage un puissant parfum  qui  rappelle les herbes des pourtours de la Méditerranée, d'où elle est originaire. Connue depuis fort longtemps, elle servait à embaumer les morts dans la grande Egypte. Ses prénoms le confirment " thé sacré ", " thé de Grèce ", " thé d'Europe ".

La famille de sauges comprend de très nombreuses espèces. Dans le cas de l'officinale, décrite ici, lui associer quatre variétés qui présentent les mêmes propriétés et usages. Il s'agit des sauges suivantes : ICTERINA, feuillage gris-vert panaché de jaune, PURPURESCENS, au feuillage pourpre, TRICOLOR aux feuilles gris-vert, panachées de rose et de pourpre et la DALMATIENNE de même couleur que la variété traditionnelle, au feuillage vert-argenté.

En cuisine, ses feuilles accompagnent agréablement le porc, le veau, le mouton, les volailles, les gibiers les farces, les poissons gras. Utilisée aussi en charcuterie. Elle relève le goût des pommes de terre, des tomates et soupes. Vu son efficacité contre les problèmes de digestion, elle est souvent associée à la cuisson des légumineuses (haricots, pois, fèves). Elle parfume certains alcools. Certains cuisiniers la déconseillent en friture ou en ébullition, par contre, les beignets à la sauge sont une vraie délicatesse. Ne l'incorporer qu'au dernier moment.

Les vertus de la sauge officinale sont à la hauteur de cette " herbe qui sauve ". Antiseptique, elle lutte contre les angines, les états de grippe. Elle possède aussi de très grandes vertus antirhumatismales. Son effet astringent (renforce les muqueuses et la peau, réduisant ainsi les sécrétions, les saignements), ses propriétés antiseptiques et calmantes soulagent, sous forme de gargarisme, les problèmes buccaux (aphtes, ulcérations de la bouche, maux de gorge). La sauge est un tonique digestif et un stimulant hormonal, elle soulage les bouffées de chaleur dues à la ménopause et sa tisane est recommandée pour lutter contre une transpiration excessive, grâce à l'acide ursolique (antiseptique et astringent). Elle soulage les ballonnements et réduit la production de gaz intestinaux. Son application en usage externe sous forme de compresses sur ulcères de jambes, dermatoses eczémas est très efficace.

Pour une infusion déposer 20 grammes de feuilles et de fleurs dans un litre d'eau bouillante, laisser infuser 10 minutes. Pour une décoction, prendre une poignée de feuilles et de fleurs pour un litre d'eau, bouillir 10 minutes.

Le bain de sauge a la réputation de fortifiant pour les enfants rachitiques. La sauge tonifie l'ensemble de l'organisme et active les glandes endocrines (qui déversent leurs sécrétions dans le sang). 

MULTIPLICATION ET PRODUCTION

Pour la plupart des variétés de sauges, le semis fonctionne très bien. Semer en plaque de multiplication au début du printemps, à l'abri du froid, repiquer puis planter à l'extérieur lorsque le temps le permet. Les boutures de têtes sont aussi une pratique courante pour sa multiplication. Elles peuvent se faire durant toute la période estivale en prélevant les extrémités des tiges non fleuries ; les planter dans un terreau adapté à cet effet, et les placer sous abri, à l'ombre. La division de touffes est possible mais beaucoup moins usitée pour cette plante.

Elle apprécie les sols légers, calcaires, à tendance secs et bien drainés en plein soleil. Plante vivace, elle a de la peine à bien passer l'hiver chez nous. Sa phobie d'un sol mouillé, lourd la rend encore plus délicate durant un hiver doux et enneigé. Pas très très gourmande, il faut quand même, pour éviter des compléments d'engrais liquides durant l'été, lui apporter un engrais de base complet à dose normale, sans trop charger. Le prélèvement régulier des feuilles et des fleurs lui évite la formation de vieux bois. Si la plante a passé l'hiver, la rabattre au début du printemps, dès la reprise de végétation. Elle peut se cultiver en solitaire dans une rocaille ou en bordures. Elle repousse la piéride du chou et certains parasites, d'où un intérêt à la planter près du potager. Des arrosages modérés lui suffisent mais le flétrissement des feuilles et le jaunissement puis la chute de celles-ci indiquent un manque d'eau.